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Qu'est-ce qui rend les échecs en présentiel aussi ennuyeux ?

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Les échecs en présentiel sont organisés d'une manière profondément ennuyeuse. Pourquoi cela ?

Dans un précédent article, j'avais déjà incité les échecs en présentiel à retrouver le véritable esprit du jeu. Je poursuis ici cette réflexion. (À noter que mes réflexions s'inscrivent en premier lieu dans le cadre des échecs en présentiel en Suisse.)

Encore une fois, je viens de démissionner d'un club d'échecs. Comme à chaque fois, je m'y suis beaucoup investi pour essayer de faire évoluer le milieu fossilisé des échecs en présentiel. Et, comme toujours, l'inertie de forces antagonistes a eu raison de mon enthousiasme initial.

Le milieu des échecs en présentiel est une tragédie. Ce microcosme, figé dans le marbre de traditions séculaires, n'a aucune capacité à se remettre en question et à faire son autocritique. Il y règne un entre-soi étouffant, totalement fermé sur lui-même et avec très peu "d’ouverture d’esprit" sur le monde extérieur. Incapable d'aucune innovation, les organisateurs de cette corporation se prennent beaucoup trop au sérieux, alors qu'en définitive le jeu d'échecs n'est qu'un simple jeu de plateau et non pas une religion. En effet, lorsqu'on s'adresse à cette communauté, on a toujours la désagréable impression d'être en face d'une sorte de secte et non pas d'une activité de loisir.
En outre, il règne dans ce milieu un problème récurrent de relation machiste avec le sexe féminin, quasi absent dans ce groupe social. Cette absence n'a rien d'étonnant quand on considère le fonctionnement de cette congrégation sectaire avec un regard extérieur "lucide".
Finalement, les échecs en présentiel sont très chers : pour pouvoir être admis à les fréquenter et espérer pouvoir participer à un petit tournoi organisé par "la secte", il faut commencer par débourser plusieurs centaines de francs. Sans compter que dans la mesure où la problématique de la triche – qui est très facile aux échecs – est complètement ignorée et qu'aucune mesure réelle n'est prise pour la traquer, le nombre de "mini-génies des échecs" a une fâcheuse tendance à croître et à envahir les tournois en présentiel. Ainsi, les centaines de francs à débourser pour pouvoir jouer aux échecs en présentiel conduisent souvent en réalité à affronter une armada de téléphones portables plutôt que des cerveaux humains. Cela ne fait évidemment qu’augmenter encore davantage la frustration et l'ennui qui résultent de l'organisation des échecs en présentiel.

En résumé, encore et toujours, je ne peux qu'inciter le milieu des échecs en présentiel à introduire l'autocritique, à se prendre moins au sérieux, à s’ouvrir au monde extérieur, à innover, à se rendre beaucoup plus accessible sur le plan pécuniaire et à apprendre à mieux considérer les femmes.