Bien commencer sa partie

Voici mes petits conseils pour bien commencer une partie :

Quand vous jouez avec les blancs, jouez systématiquement 1.e4 ou 1.d4.
Cette avancée d'un pion vers le centre permet d'ouvrir des lignes pour sortir vos autres pièces. Vous pourrez varier par la suite, mais pour débuter mieux vaut se limiter à deux grandes ouvertures classiques qui ont fait leurs preuves :

- La partie espagnole ou Ruy Lopez :
1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6
- Le gambit de la dame refusé :
1.d4 d5 2.c4 e6 2.Cc3 Cf6

Ces coups précis peuvent être appris par cœur. Pour le 4ème coup, il faut choisir une variante qui vous plait, avec laquelle vous êtes à l'aise.
Quand vous jouez avec les noirs, vous suivez la même variante sur 1.e4 vous répondez e5 etc. sur 2.d4 vous répondez d5 etc.
En effet, ces deux ouvertures donnent des jeux équilibrés aussi bien pour les blancs que pour les noirs.

Quand votre adversaire commence par un autre coup que 1.e4 ou 1.d4, et dès que votre adversaire ne suit pas les coups précis des ouvertures ci-dessus, vous devrez improviser, chercher vous-même des coups adaptés.
Pour cela, il faut respecter quelques principes généraux pour commencer votre partie dans de bonnes conditions :

• Installer au centre un pion défendu par un autre pion (les pions forment une chaine)
• Veiller à placer chaque pièce sur une case non contrôlée par l'adversaire
• Sortir les cavaliers en les plaçant vers le centre (éviter les bords)
• Sortir les fous, soit vers le centre, soit sur le côté, sur une grande diagonale (pour cela, les pions doivent leur faire un passage)
• Les pièces doivent être défendues par un pion ou une autre pièce.
• Roquer tôt dans la partie (préférez le petit roque sauf cas spécial)
• Placer prudemment la dame sur une case dans votre camp où elle ne sera pas facilement attaquée
• Mettre vos tours en relation.

Cela prend environ 15 coups. Si vous avez fait tout cela, que vous n'avez pas perdu de matériel, alors vous avez franchi une bonne étape : votre armée est en ordre de marche, vous pouvez analyser la position et préparer votre attaque.

Exemple : ci-dessous, après le 15 ème coup des noirs, voici le genre de position que vous devriez obtenir (ici après un début Ruy Lopez).

Regardez : les deux camps ont roqué, leurs pièces sont toutes actives, même si l'un des fous des noirs n'a pas encore quitté sa case d'origine, les deux adversaires ont des pions au centre, les noirs ont entamé une attaque sur l'aile dame. On entre dans le milieu de partie, les coups tactiques vont se succéder chaque camp va essayer d'obtenir un avantage matériel ou une meilleure position. C'est le bon moment pour réfléchir à la suite, à ce qu'on veut faire de cette position.

Est-il si important de roquer ?

Il faut comprendre pourquoi on roque. C'est une façon de placer son roi sur une aile (donc loin du centre où se déroulent les attaques), derrière des pions qui vont empêcher l'adversaire de mettre le roi en échec. C'est déjà très utile, mais ce n'est pas tout : en roquant, on développe la tour qui va pouvoir intervenir plus rapidement dans le jeu, par exemple pour soutenir les pions du centre et aussi pour défendre son autre tour.

Roquer ne vous donnera pas la victoire, mais ne pas roquer vous compliquera la tâche : votre roi sera une cible et les échecs et menaces vont se multiplier.

Si vous ne roquer pas assez tôt, votre adversaire va peut-être essayer de vous empêcher de roquer ou de retarder votre roque par des échanges impliquant le roi ou en attaquant une des cases du roque.

Faut-il roquer du côté roi ou du côté dame ?

Il n'y a pas de règle. Le roque du côté roi est plus rapide car il ne nécessite que d'avoir sorti le cavalier et le fou. Par ailleurs, quand on fait le grand roque, le pion situé à l'extrémité n'est pas défendu par le roi.

Il peut être intéressant de roquer du côté opposé au côté choisi par l'adversaire pour pouvoir utiliser les pions en face du roque adverse sans dégarnir son propre roi.

Une pointe d'agressivité

Vous ne gagnerez jamais une partie en vous contentant de sortir vos pièces, même si vous respectez tous les bons principes évoqués plus haut ! Il vous faut aussi harceler votre adversaire, l'empêcher de développer convenablement ses pièces, attaquer ses fous et ses cavaliers en poussant vos pions pour lui faire perdre des temps précieux en le forçant à rejouer, clouer ses cavaliers pour les immobiliser... Bref, lui mener la vie dure. Pas question de s'endormir !